L’âme sœur : mythe ou réalité ?
S’il n’y avait qu’une seule personne faite pour nous dans le monde entier, nous aurions plus de chance de trouver une aiguille dans une botte de foin. L’amour existe : il peut être grand, romantique, platonique, fusionnel, inconditionnel… mais il ne doit pas être survalorisé. Une seule et unique personne ne possède pas la clef de notre cœur. Et l’Amour n’est lui-même pas la clef du bonheur.
Je ne pourrais jamais tomber amoureux/se de quelqu’un d’autre que toi.
Une belle promesse, mais sans effet puisque le cerveau est capable de vous faire vivre le coup de foudre plusieurs fois dans votre vie. Bien sûr, chaque personne est unique et il est impossible de prédire combien de fois les papillons viendront chatouiller votre ventre. Cependant, personne n’a de contrôle sur ce phénomène encore largement étudié et qui relève du subconscient. L’orchestre endocrinien joue la symphonie de l’amour[1], celle-ci n’est donc pas toujours affaire de cœur. Selon la psychologue et autrice Irina Chesnova, s’il est si difficile de savoir pourquoi nous sommes tombés amoureux d’une personne plutôt que d’une autre, c’est parce que ce sentiment est instinctif et vient du domaine de l’inconscient. Le choix d’un partenaire serait déterminé par toutes les rencontres déjà faites au cours de notre vie et c’est inconsciemment que nous recherchons une personne semblable à ceux et celles qui nous ont déjà donné de l’amour. Cette ressemblance peut être physique, mais aussi gestuelle, liée aux opinions, aux habitudes, à l’état d’esprit, aux expériences vécues, etc.
Le « grand Amour »… mais grand comment ?
Qui peut quantifier l’amour ? Qui voudrait mettre en jeu sa relation sur l’échelle de l’amour de Elaine Hatfield et de Susan Sprecher, proposée et surexploitée par les magazines féminins ? Il ne faut pas oublier qu’il n’existe aucune définition du « grand amour », tout simplement car on ne peut mesurer l’intensité de ce sentiment subjectif. Yves-Alexandre Thalmann[2], psychologue et spécialiste de la question amoureuse, précise également que le cerveau n’évalue pas le bonheur de la même façon lorsqu’il le vit (bonheur expérientiel) et lorsqu’il devient un souvenir (bonheur expérientiel). Ainsi est-il possible de vivre une merveilleuse histoire d’amour qui malheureusement se finit mal, laissant pour toujours un goût amer dans notre mémoire. Tandis qu’une aventure vécue intensément peut paraître comme le grand amour (ce qui est souvent le cas des premières histoires de cœur).
Le paradoxe du choix
Dans une époque où le véritable amour est fantasmé et où la toile permet un nombre infini de rencontres, l’angoisse de ne jamais « retrouver » sa moitié fait partie de notre quotidien. Devant les milliers de profils à première vue prometteurs de belles romances, l’espoir laisse place au désarroi et à la déception. N’avez-vous jamais été décontenancé lors de l’achat d’un produit au magasin disponible dans de (trop) nombreuses variétés ? C’est ce que Barry Schwartz appelle « le paradoxe du choix » : le trop de choix devient une source d’angoisse, une source de mal-être et parfois même la cause d’une dépression. Si nous sommes confrontés à un nombre excessif d’options, le bonheur nous paraît inaccessible. Ce paradoxe s’applique aussi en amour : le vaste choix de partenaires potentiels accable et effraie, une personne aura tendance à multiplier les partenaires pour maximiser ses chances de trouver l’élu(e) de son cœur. Souvent, celle-ci aura tendance à anticiper l’échec d’une relation naissante et gardera alors un œil sur les autres opportunités amoureuses. Cependant, qui trop embrasse mal étreint, ce que Helen Fisher n’oublie pas de rappeler dans son œuvre The Anatomy of Love : multiplier les essais et les échecs relationnels peut plonger une personne dans le désespoir amoureux[3].
La psychothérapeute belge Esther Perel rappelle que nos critères de recherches sont également très exigeants. Nous attendons de notre partenaire qu’il ou elle revête des centaines de casquettes différentes : l’élu(e) de notre cœur doit nous donner la stabilité économique, le soutien moral et éventuellement des enfants en plus d’avoir un bon statut social et d’être de bonne compagnie. Cette personne se devra aussi d’être aussi notre meilleur(e) ami(e), notre confident(e), nous faire vivre de grandes aventures et nous apporter confort et sécurité : « Nous demandons à une seule personne de nous donner ce qu’un village entier avait l’habitude de fournir, et c’est un défi de taille pour seulement deux individus[4] », souligne très justement Perel.
L’espoir de trouver une personne capable de répondre à tous nos besoins est donc un concept très contemporain. De plus, nos exigences de l’impossible entravent nos chances de réellement s’investir dans une relation et de nous connecter pleinement avec un ou une partenaire potentiel(le) : si notre nouvelle rencontre ne remplit tous les critères désirés, nous aurons tendance à nous rappeler du choix infini qui nous attend en ligne. Ainsi sommes-nous hantés par l’idée qu’il existe toujours quelqu’un de plus beau, de plus gentil, de plus « parfait » et que nous avons manqué cette personne qui pourrait mieux nous convenir, faute de ne pas avoir « prospecté » cet océan sans fond des possibilités. Cette quête de l’impossible perfection n’a malheureusement qu’une seule fin : la découverte du maudit trésor de la frustration.
La communication, essence de la relation
S’il est sain et important d’avoir quelques critères dans la recherche d’un partenaire, il ne faut pas oublier de rester réaliste : jamais l’élu(e) de notre cœur ne sera le produit parfait de notre imagination. Ainsi est-il important de rester ouvert d’esprit et optimiste : le véritable amour est un amour du possible, donc un amour imparfait ; c’est aussi un amour de l’action et non une romance passive à l’image de celle des contes de fées : tout ne coule pas de source et une fois que l’on rencontre quelqu’un qui nous correspond, la relation doit être entretenue et cultivée. Si l’on entend souvent dire que l’amour dure trois ans, la pérennité d’un couple dépend en grande partie du niveau d’engagement des partenaires. Bernard Geberowicz, psychiatre et psychothérapeute de couple, constate d’ailleurs que trop souvent, « les personnes confondent le fait d’être engagé avec l’impression “d’être embarqués[5]” ». Dans de nombreux couples en difficulté, il observe que l’un des partenaires fait davantage d’efforts pour sauver la relation alors que l’autre personne s’est contentée de suivre, se laissant embringuer dans une vie à deux sans vouloir la faire perdurer. La communication doit ainsi être le point central du jardin des sentiments : il ne faut pas hésiter à se faire entendre, à parler de soi à la première personne, à définitivement oublier que notre partenaire est omniscient et qu’il devrait « deviner » ce que l’on ressent.
Jade&Jules
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[1] Schwob, M. (1984). De l’amour plein la tête ou la Biologie de l’amour. FeniXX.
[2] Michel, C. (2019). « Grand amour : peut-on le connaître plusieurs fois ? ». Consulté sur https://www.journaldesfemmes.fr/couple/conseils-amoureux/1708676-grand-amour/.
[3] Fieux, A. (2016). « Le problème avec l’amour, c’est que nous avons beaucoup trop de choix ». Consulté sur http://www.slate.fr/story/125031/probleme-amour-aujourdhui-beaucoup-trop-de-choix.
[4] Perel, E. (2013). « Le secret d’une relation durable », Ted Talk. Original : « We are asking one person to give
us what once an entire village used to provide and that is a tall order for a party of two. »
[5] Senk P. (2018). « Couple : les secrets d’une relation longue durée ». Consulté sur https://sante.lefigaro.fr/article/couple-les-secrets-d-une-relation-longue-duree/,